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Je ne vous ai pas donné de nouvelles depuis longtemps. J’ai une bonne excuse : j’étais dans le désert ! 12 jours à pied dans le désert tunisien.

Philippe, photographe amateur, voulait voir le plus beau, les plus hautes dunes, des paysages variés. Nous avons foulé le sable blanc, le sable ocre, le sable rouge. Nous avons parcouru l’erg et le reg, les hautes dunes et les plaines caillouteuses. Nous avons escaladé les plateaux tabulaires qui offrent un panorama à 360° sur l’immensité…

12 jours, c’est un voyage physique, mes muscles s’en souviennent encore. Ma tête et mon cœur aussi : le plus dur, c’ est… le retour au quotidien.

Reportage.

méharée désert tunisien

 

La découverte du désert…

3 novembre 2014. Certains arrivent de Tozeur, d’autres de Djerba. Nous nous retrouvons tous dans l’après-midi à Douz. Nous sommes 8 : famille, amis et amis d’amis, 6 hommes et 2 femmes, de 25 à 65 ans, sportifs pour certains, marcheurs occasionnels pour d’autres. Pour la plupart, le désert est une première…

Notre équipe de guides-chameliers nous attend dans les premières dunes à l’écart de Sabria, village saharien à une trentaine de kilomètres de Douz. La tente bédouine est déjà montée, un plat mijote sur le feu de bois. Les appareils photos cliquent et claquent de tous côtés, seule la nécessité de garder de la batterie pour les prochains jours les arrête. La nuit tombe. Vite, installer son couchage pendant qu’il fait encore jour ! Ce sera finalement à la belle étoile pour la plupart, pour ne pas perdre une miette de ce désert à peine découvert.

La lune est presque pleine et éclaire la nuit. Chacun s’installe sur les couvertures posées autour du feu qui crépite. Le temps s’arrête…

 

Des sables blancs du Nefzaoua au Grand Erg Oriental

4 novembre 2014, au petit matin. Il fait déjà chaud. Nous sommes prêts à partir, impatients de fouler le sable.  Certains regardent leur montre et ne la quitteront pas du séjour. Mais le désert n’a pas d’horaire, hors celui du soleil, des aléas du ciel et de la vie.

Le départ du premier matin se fait souvent attendre. Le chargement des dromadaires n’est pas aisé, surtout quand on emporte avec soi tout le matériel, la nourriture et l’eau nécessaires à 12 journées en autonomie complète ! Il s’allègera au fil des jours en même temps que les réserves diminueront et que les habitudes se prendront.

Tout est enfin arrimé. L’immensité nous ouvre ses bras…

méharée désert tunisien

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 Au loin, un champ de roses des sables…

 

Après deux journées dans les douces dunes et le sable blanc, nous atteignons Djebil, une zone « montagneuse » aux vastes étendues caillouteuses. Le vent souffle, il fait froid… et quelques gouttes commencent à tomber. Quelques gouttes qui se transforment peu à peu en pluie. Wow, la pluie dans le désert, l’eau qui apporte la vie !!!

Trempés et glacés, nous sommes loin de nous émerveiller devant ce bienfait de la nature ! Nous avançons à pas pressés pour nous réchauffer et atteindre la zone de sable et de buissons où nous pourrons installer le bivouac. Enfin, nous nous arrêtons, déchargeons rapidement les dromadaires, déposons nos affaires au sec sous les tentes igloo pendant que nos hôtes montent la grande tente et préparent un repas bien chaud…

méharée désert tunisien

Après la pluie…

 

Le lendemain matin, le ciel est bleu, d’un bleu profond, lavé du sable qui le voilait. Tous les buissons sont réquisitionnés pour le séchage des affaires avant de les charger sur les dromadaires. C’est reparti !

Changement de décor. Nous sommes dans le Grand Erg Oriental. Les dunes sont bien plus belles, plus hautes. Le sable est ocre, d’un ocre foncé, s’éclaircissant peu à peu sur les versants ensoleillés au fur et à mesure qu’il sèche. Merveille…

La fatigue de la veille s’envole d’un coup face à la beauté des paysages. Nous délaissons la caravane pour escalader les plus hautes dunes. Facile sur le sable mouillé ! 😉 Les yeux sont écarquillés, les visages éclairés d’un large sourire. Les appareils photos reprennent du service…

méharée désert tunisien

méharée désert tunisien

méharée désert tunisienArrivée sur Tembaïn et ses monts tabulaires

méharée désert tunisienQuand les nuages jouent avec le ciel…

 

Direction le lac

Les dunes sont chaque jour de plus en plus hautes. J’aime les escalader, suivre la crête tout en cherchant le meilleur chemin, celui où le sable est dur, grimper sur les plus hautes dunes et regarder la caravane avancer, toute petite là-bas dans la cuvette, observer les traces des animaux et les dessins du vent dans le sable…

méharée désert tunisien

méharée désert tunisienEn attendant le coucher du soleil, assis sur le haut de la dune…

Enfin le lac, tant attendu, et son bassin d’eau chaude naturelle où les garçons se jettent à peine arrivés ! Bonheur, après 6 journées dans le sable !

Nous sommes arrivés tôt et nous avons le bassin pour nous tout seuls. Au fil des heures, des 4×4 et des motards arrivent et s’installent autour de la source.

Il y a encore quelques années, peu de touristes allaient jusqu’au lac avec leur véhicule. A chaque fois que je m’y suis rendue en méharée, nous y avons rencontré des nomades venus puiser de l’eau. Aujourd’hui, deux cafés sont installés autour de la source et les traces dans le sable révèlent une forte affluence des 2 et 4 roues.

Des touristes pas toujours respectueux de cette nature sauvage au vu des nombreux papiers toilette derrière les buissons ! Ou comme ceux de ce jour qui se sont douchés, rasés et brossé les dents directement dans le bassin où jaillit la source !

Pas de nomades ce jour-là. Je doute qu’ils viennent encore y puiser de l’eau…

méharée désert tunisienméharée désert tunisienHop, un p’tit coup avant de reprendre la route !

 

Du lac aux sables rouges

Les dunes sont gigantesques, toujours différentes. La caravane avance de cuvettes en cuvettes, franchissant les cordons de dunes en leur point le plus doux. Plus personne ne la suit, chacun chemine, seul ou à deux, sur ses propres dunes. Impression de liberté…

méharée désert tunisien

méharée désert tunisien

D’autres plateaux tabulaires ponctuent notre chemin au fil des jours. Les dunes se font moins hautes, moins impressionnantes et pourtant toujours aussi belles.

méharée désert tunisien

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Derniers cordons de dunes…

Le rythme de la caravane ralentit, le nôtre aussi. Nous approchons des derniers cordons de dunes. La fin se fait sentir. Nous sommes à la fois tristes et heureux d’arriver au bout du périple. 12 jours déjà…

Dernier cordon. Du haut de la dune, une immensité plate s’étale devant nous. Le reg, tapissé de cailloux et de buissons.

Demain, les 4×4 viendront nous chercher pour nous amener à Djerba en passant par les ksour et les villages berbères de montagne. Mais c’est une autre histoire…

 

méharée désert tunisien

PS : Le reportage est loin d’être complet. J’aurais pu aussi vous parler des moments de partage avec nos hôtes autour du feu, du silence, des nuits étoilées… Tant de choses à dire, tant de choses aussi qui ne se racontent pas et qui se vivent. Vous viendrez, la prochaine fois…

PPS : Pour ceux qui en veulent plus, je vous invite à lire ces autres articles :