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En février 2000, je partais en Tunisie pour une première découverte du Sahara en méharée.

Une semaine en caravane traditionnelle, en autarcie complète, guidée par les hommes du désert. Une semaine à dos de dromadaire, tel Lawrence d’Arabie, au cœur d’un monde secret, mythique et fascinant.

Je partais à l’inconnu ! Avec une envie folle, plein d’images dans la tête mais aussi beaucoup de questions, quelques peurs… Une dizaine d’années auparavant, j’avais bien fait la traditionnelle balade d’une heure à dos de dromadaire mais, entre une heure et une semaine…

Retour sur ma première méharée dans le Sahara tunisien, avant, pendant et après…

ma première méharéeC’est moi sur la dune 😉

 

Première méharée. Avant…

Mes bagages étaient fin prêts. J’avais la panoplie complète inscrite sur la fiche technique que l’agence de voyages française m’avait remise :

  • le matelas mousse (finalement pas nécessaire puisqu’un matelas était fourni)
  • le duvet auquel j’avais ajouté en plus un sac intérieur polaire pour être sûre de ne pas avoir froid (C’est bien connu, les nuits sont froides dans le désert – en hiver ! Je n’ai pas regretté.)
  • toute la liste de vêtements indiqués (dont je n’ai utilisé qu’un petit quart, la liste ne faisant aucune différence entre les saisons chaudes, froides et intermédiaires)
  • des chaussures de randonnée souples, légères et aérées (J’avais trouvé des chaussures appelées « sahariennes », – rien que ça ! – mais dont les aérations laissaient – évidemment ! –  rentrer le sable…)
  • la gourde et les pastilles purifiantes pour l’eau, des couverts de camping (qui étaient en fait fournis)
  • les lunettes de soleil, la crème solaire et la biafine
  • la lampe frontale, le couteau de poche, les sacs plastique pour protéger du sable, les lacets de rechange, fil et aiguilles (Y a pas photo, on part vraiment dans le désert ! )
  • quelques affaires de toilette, les lingettes, le papier toilette (+ des allumettes pour le brûler), les pansements, une pharmacie personnelle

J’avais ajouté un livre et mon appareil photo, bien protégé dans un sac plastique, comme indiqué. Il ne me restait plus qu’à acheter un chèche sur place, l’indispensable couvre-tête du parfait nomade.

 

Je n’avais jamais pris autant de bagages !

Il faut dire aussi c’était aussi la première fois que je partais en voyage organisé. J’étais plutôt baroudeuse, partant souvent seule à l’étranger, avec un simple sac à dos et un bouquin pour me guider. Mais pour ce voyage dans un univers hostile, j’avais préféré prendre une option plus sage.

Comme l’agence était incapable de répondre à mes questions, je m’étais procuré quelques bouquins sur le désert, déjà assoiffée de tout connaitre.

Malgré tout quelques questions existentielles demeuraient :
Comment ça se passe pour le p’tit coin ?
6 jours sans se laver, ça va cocoter dans le groupe !

 

un the au saharaUn thé au Sahara…

 

Première méharée. Pendant…

Tout est découvertes… et expériences !

  • Monter sur le dos d’un dromadaire : un coup en avant, un coup en arrière, ou peut-être l’inverse, pour finalement me retrouver assise derrière la bosse, au creux de couvertures spécialement aménagées. En descendre quelques heures plus tard, les jambes en équerre et les fesses endolories. Heu, la version marche, c’est peut-être mieux…
  • Marcher dans le sable, un sable d’une finesse extraordinaire. Couper tout droit alors que le guide fait un détour… et s’enfoncer subitement jusqu’au mollet. Puis pester contre les fameuses chaussures sahariennes encore une fois remplies de sable.
  • Prendre des photos tout azimut. C’est tellement beau ! Et s’apercevoir que la caravane a déjà disparu derrière la dune… mais laquelle ???
  • S’accroupir derrière une dune avant d’aller se coucher, la lampe éteinte pour plus de discrétion, et sentir la dune se lever. C’était un dromadaire !

Mais aussi, au fil des jours…
La préparation du couscous au milieu de nulle part ; La cuisson du pain sous les braises ;
L’installation de la tente nomade, une immense tenture et quelques piquets de bois ; Le feu de bois qui réunit chacun ; La simplicité ;
La musique et les chants ; La gaieté des chameliers ; Les rires de petits riens ;
La chaleur de la journée ; Le froid de la nuit ;
Le coucher et le lever du soleil ; Le ciel d’un bleu profond ; L’immensité ; Le silence ;
Un oiseau, une fleur, une goutte de rosée ; La vie dans le désert ;
L’aisance de nos hôtes nomades dans ce monde hostile qui est le leur ; Leur art de vivre ; Une grande chaleur humaine ;
La tête qui se vide des questions, des problèmes et des pensées quotidiennes ; Le temps qui s’écoule naturellement ; Simplement vivre et être bien…

 

première méharéeChristine pose, la caravane passe…

 

Première méharée. Après…

Je suis rentrée en France le dimanche soir. Le lundi, après le travail, j’achetai un billet d’avion pour retourner dans le désert.
A peine 1 an 1/2 plus tard et quelques allers-retours France-Tunisie, je me suis installée à Douz, au pied des sables.  La suite, vous connaissez…

Cette première méharée n’était pas parfaite.
Je suis partie mal préparée parce que l’agence qui m’avait vendu ce circuit ne connaissait rien au désert. Je me suis retrouvée dans un groupe de 24 participants alors que je cherchais l’isolement. Et pourtant, la magie du désert a eu lieu.

Je suis partie avec des images et des rêves, je suis revenue avec bien plus. Un bien plus qui a changé mon regard sur la vie, qui a changé ma vie tout simplement.

Et si vous aussi, vous osiez…  !

 

 

Cet article est ma contribution à l’événement inter-blogueurs organisé par Jérémy du blog www.roadcalls.fr, dont le thème est « Mon premier voyage » ». Des 34 premiers voyages de blogueurs, il en a fait un livre.

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A lire ou télécharger en cliquant sur l’image ci-contre. Vous y découvrirez plein d’autres belles histoires cocasses de premiers voyages…

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