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Ça n’a pas fait la une des médias européens, pas assez “vendeur”, et pourtant, la Tunisie vient de franchir un pas historique et prometteur. Une nouvelle constitution, un nouveau gouvernement : le printemps s’installe enfin…

 

nouveau gouvernement tunisienMehdi Jomaâ, nouveau premier ministre, et une partie de son équipe – © Tunivisions

 

3 ans après, une nouvelle Constitution

Le 26 janvier, 3 ans après la chute du régime Ben Ali, la nouvelle Constitution tunisienne a été adoptée à une majorité écrasante.

Une nouvelle Constitution adoptée après de longs débats houleux, fruit d’un compromis entre les islamistes d’Ennahda, arrivés en tête aux élections, et les autres forces politiques représentées au sein de l’Assemblée.

Une nouvelle Constitution qui n’est certainement pas parfaite mais qui, grâce à la mobilisation sans faille d’une grande partie des Tunisiens – et beaucoup des Tunisiennes – a permis de maintenir et de consolider les acquis hérités de l’ère Bourguiba et de la première Constitution de 1959.

En accordant une place réduite à l’islam, en introduisant l’égalité entre l’homme et la femme, en consolidant les avancées en matière démocratique et de droits de l’Homme, cette nouvelle Constitution, qui remplace celle de 1959, est et reste la plus progressiste du monde arabe.

 

Un nouveau gouvernement apolitique

Conformément aux accords conclus pour sortir la Tunisie de la crise, le premier ministre et son gouvernement dominé par les islamistes du parti Ennahda ont laissé la place à un nouveau gouvernement apolitique. Sa mission : mener le pays jusqu’aux prochaines élections législatives et présidentielle prévues à la fin de l’année.

Mehdi Jomaâ, le nouveau premier ministre, quinquagénaire ingénieur et homme d’affaire au sein d’Aérospace, une filiale de Total, a formé un gouvernement restreint sur la base de trois critères : « la compétence, l’indépendance et l’intégrité ».

C’est ainsi que le 29 janvier, les 21 nouveaux ministres tunisiens (seul le ministre de l’intérieur a été maintenu) et 7 secrétaires d’ État, tous hautement diplômés et aux parcours professionnels étayés, ont pris leur fonction, conscients de la difficulté de leur tâche, mais fortement motivés pour remettre le pays d’aplomb en un temps record.

 

Une ministre du tourisme à l’image d’une Tunisie nouvelle

Amel Karboul, la nouvelle ministre du tourisme n’est pas passée inaperçue. Elle séduit par un CV impressionnant, une fraîcheur et un enthousiasme débordant. Dans un élan patriotique, elle a laissé un poste de PDG d’une grande entreprise, son mari et deux fillettes à Londres, avec l’ambition de changer radicalement l’image de la Tunisie.

amel karboul

«On m’a demandé de sauver la saison, je veux sauver les 20 prochaines»

Consultante en développement organisationnel, Amel Karboul n’est pas issue du milieu touristique. Mais ses compétences professionnelles dans la mise en place de stratégies de changements et la conception de politique innovatrice, peuvent justement donner le coup de pied nécessaire dans la grande fourmilière du tourisme.

 

Elle a déjà en tête tout un programme pour redorer l’image du pays et mettre en lumière les régions. « C’est à travers notamment des manifestations artistiques et culturelles, dont j’ai déjà eu des discussions avec Mourad Sakli, ministre de la Culture, que nous allons essayer d’impulser l’activité touristique dans notre pays. Il faut qu’on arrête de voir la Tunisie comme un pays sale et sous-développé. Je veux qu’il soit propre et ‘‘tayara’’ (volant très haut).»

Sa première visite de terrain sera consacrée au Sud du pays. Elle a également l’idée d’un événement d’envergure mondiale pour le cinquantenaire du festival de Carthage en association avec le ministère de la Culture. Sans oublier le reste du pays. « Toute la Tunisie doit désormais être perçue comme une zone touristique, chaque parcelle du pays doit être considérée comme telle. Le patrimoine historique, culturel et naturel, tous doivent concourir à un seul et unique but, exporter la destination Tunisie. »

Un vaste programme, une dynamique et un élan porteur qui donnent envie d’y croire et de l’accompagner… Vous venez quand ?