Envie de verdure ce matin, nous qui vivons dans le sable, à Douz, au pied du Sahara tunisien. Cinq minutes à pied et nous voici dans la palmeraie.
Venez avec nous pour une balade !
Un jardin au Sahara
Qu’il soit de pierres, de terre, de sable ou de sel, le Sud tunisien est un désert aux paysages inlassablement ocres. D’immenses espaces arides où les montagnes croisent les steppes, où les dunes côtoient les étendues salées. Un cadre exceptionnel…
Quand on vit au coeur de ce décor aride, la moindre plante, la moindre tâche verte prend une autre dimension. Quant à la palmeraie, elle devient un véritable îlot de verdure et de fraîcheur, espace de vie aux sources abondantes.
Chaque parcelle est un jardin, parfois à trois niveaux :
- les palmiers-dattiers, élancés et altiers
- les vergers composés de grenadiers, de figuiers, pour certaines palmeraies même d’orangers, de citronniers ou de bananiers
- les céréales et les légumes
Balade dans la palmeraie de Douz
Contrairement aux très anciennes et luxuriantes palmeraies de Tozeur, où les différents palmiers et arbres fruitiers s’imbriquent harmonieusement, les palmeraies de Douz ont un aspect plus géométrique. Chemins bien droits, palmiers souvent alignés et davantage espacés, suivant les dernières stratégies agronomiques de mise en valeur.
Ici, les palmeraies sont récentes. Sous le Protectorat français, entre 1908 et 1956, des forages ont été réalisés et des parcelles ont été distribuées afin de favoriser la sédentarisation des peuples nomades. Mais elles eurent peu de succès. En effet, les populations locales y voyaient des symboles d’allégeances et de soumission à l’autorité coloniale ainsi qu’une menace pour leur mode de vie, leur culture et leur identité.
Aujourd’hui, les palmeraies encerclent presque la ville. Chaque famille a son « jardin » qu’elle cultive plus ou moins. Malgré la sédentarisation, l’âme nomade est toujours forte.
Certains développent l’agriculture de la datte pour la vente. Il s’agit essentiellement de la deglet nour, « doigt de lumière ». Allongée, transparente et fondante sous la langue, c’est la variété la plus recherchée, la plus cultivée pour l’exportation, et la plus rentable.
La récolte des dattes
C’est justement la période de la récolte des dattes, d’octobre à décembre, en fonction des variétés.
Nous avons croisé de nombreux « cueilleurs » de dattes ce matin. Grimpé pieds nus en haut des palmiers, un homme coupe un à un les régimes de dattes et les fait descendre le long du tronc, accrochés à une corde. Ils sont récupérés délicatement pour être triés aussitôt par un groupe d’hommes ou de femmes.
Quelques exportateurs étaient présents aussi, pour contrôler le ramassage et la qualité des dattes.
Même si tous étaient bien occupés, chaque groupe de « cueilleurs » a pris le temps de nous saluer, de nous inviter à découvrir leur jardin, de nous offrir des dattes.
Notre balade a duré beaucoup plus longtemps que prévu, mais nous sommes rentrés joyeux de nos rencontres… et les mains et les poches remplies des dattes offertes !