Douiret, un village creusé au sommet d’un éperon rocheux, dominé par un ksar.
Où commence le village, où se termine la montagne ?
Il faut un œil connaisseur pour distinguer les habitations nichées au fil des siècles dans les plis et replis d’énormes roches rougeoyantes, ocre et jaunes. Seule la mosquée immaculée et un cimetière jonché de marabouts, pâles sanctuaires où l’on vient encore se recueillir, rappellent la présence tenace d’hommes et de femmes qui ont su domestiquer ce chaos minéral…
Où commence le village, où se termine la montagne ?
Douiret, nid d’aigle berbère
Douiret s’étend sur 3 km. Des habitations alignées en flanc de montagne sur des niveaux successifs, dominées par le ksar. Un vrai défi architectural !
C’était une ville prospère à la veille du protectorat, notamment grâce au commerce caravanier. Avant l’Indépendance, il y avait encore des magasins, des centres de service, un petit hôpital de campagne.
Aujourd’hui, Douiret n’est plus qu’un tas de vestiges vertigineux qui s’éboulent sous le poids des années. Mais elle se dresse toujours, fière, même si les milliers d’habitants l’ont désertée pour la ville nouvelle, en bas, avec eau et électricité. Seules deux familles de bergers résistent encore…
La kalâa
Tout en haut de la butte, la kalâa, véritable forteresse. Même en ruines, elle donne au village un aspect défensif, une impression de grandeur et de solitude à la fois.
La kalâa, c’est d’abord un ksar, un ensemble ingénieux de greniers, les ghorfas, entourant une cour intérieure. Un ksar fortifié par des hauts murs extérieurs, témoin de longues périodes d’insécurité.
Celui de Douiret est constitué de deux ensembles. Le premier, au sommet, comprend des ghorfas sur 3 et 4 étages. Le deuxième, plus bas, plus large, est maintenant jonché des ruines informes des cellules.
Les habitations
Les habitations, troglodytes, sont creusées dans la roche au-dessous de la kalâa, et tout autour, s’étageant sur plusieurs niveaux.
Devant chaque maison, un petit ksar de famille seconde celui collectif de la forteresse. Il comprend également une écurie et une cuisine.
La skifa, couloir d’entrée, fait office de salle de séjour.
Les empreintes
Sur les murs blanchis à la chaux, les sculpteurs ont laissé leur empreinte : une main, un pied, des figures géométriques d’art berbère. Jeux de mains, jeux de doigts, moulés dans la chaux, témoins des différentes générations de la tribu ayant participé à l’histoire du village.
Autrefois, les ghorfas et les maisons étaient bâties en commun. Chaque vendredi, l’imam disait de travailler pour telle ou telle famille. Aujourd’hui, plus d’imam dans le village du haut, déserté dans les années 1970.
La mosquée souterraine
Plus d’imam, mais encore des mosquées !
Celle, moderne, avec un minaret, visible de la route, dont la blancheur parmi le ocre des habitations attire l’œil.
A l’origine, une mosquée troglodyte aussi ancienne que le village, construite vers 1325 de l’hégire d’après les inscriptions et datations encore visibles sur les murs.
Aux alentours
Du village, la vue porte loin sur les plaines et montagnes environnantes.
En bas, une dépression parcourue d’oueds, des sources d’eau douce. Des cultures en terrasse, des oliviers, des figuiers, quelques palmiers. Des récoltes peu abondantes, juste suffisantes pour la famille, dépendantes des pluies incertaines et irrégulières.
Les gites
Aujourd’hui, c’est un village ancien et toute une histoire qui s’écroulent sous le poids des années d’abandon, malgré tous les efforts des associations et jeunes du village qui tentent de lui redonner vie.
Deux gites offrant logement et restaurant y ont été construits, dans le respect architectural des lieux, des maisons ont été retapées.
Deux familles de bergers vivent encore au village. Et comme autrefois, chaque matin et chaque soir, le bêlement joyeux de leurs troupeaux de chèvres et moutons animent gaiement les ruelles de Douiret l’ancienne…
c’est une merveille à visiter en tant que Tunisiens tout d’abord !
Oui Najah, Douiret et tout le sud représentent aussi de magnifiques découvertes pour les Tunisiens du Nord. La vie et les paysages y sont tellement différents…
Premier e-mail, première lecture.
Que de rêve vous suscitez en moi, moi qui suis un amoureux des vieilles pierres… vraiment je suis plus que reconnaissant envers mon amie tunisienne qui m’à permis de partager votre site tellement significatif de l’amour que vous portez à ce trésor qu’est la Tunisie.
Cette Tunisie, j’y ai vécu 4 années avec mon épouse, comme résident suite à une mission pour mon entreprise de télécom , ce furent et restent les 4 plus belles années de toute mon existence. Depuis cette époque qui commença au tout début de 1991 jusqu’à ce jour il m’est impossible de me passer d’y retourner chaque année et de retrouver cette atmosphère tellement envoutante et l’acceuil chaleureux des Tunisiens.
Ces 4 années nous les avons passées à Sidi Bou Saïd, mais ce ne fut que notre base, qui durant cette période nous permis de randonner du nord au sud, mais les trésors de ce pays sont tellement riches et couvrent tellement de région, qu’une vie entière ne saurait suffire à en découvrir toute sa richesse.
C’est pourquoi en sus je vous remercie pour la création de vos sites qui me permettrons de me replonger périodiquement dans cette ambiance qui me transporte tellement.
Lors du premier jour ou j’ai visité les ports puniques de Carthage à mon arrivée comme résident le 4 février 1991, j’ai vraiment ressenti cette impression de « déjà vu » mais en sus cette sensation d’enfin rentrer chez moi.
Encore merci.
Merci Roland pour ce message où l’on sent aussi tout l’amour que vous portez à la Tunisie. Que je vous comprends ! C’est un pays où l’on se sent simplement bien, directement, dès qu’on y met les pieds. Oui, l’atmosphère, l’accueil chaleureux des Tunisiens et toute cette richesse de cultures et de paysages…
Je suis heureuse de vous y transporter via mon blog 🙂
A bientôt !
J’y vais la semaine prochaine, ce sera une grande découverte ! Et je serai accompagnée de mon ami tunisien qui habite la région de gabes, j’ai hâte d’y être!
Merci pour ce petit mot Christina. Ça sera une belle découverte, j’en suis sûre… Profitez-en bien !
D’ici deux petits mois, enfin nous y serons à nouveau pour près d’un mois, rien que d’y penser j’en suis envahi de plaisir. J’ai hâte de retrouver Hammamet et de me replonger dans l’ambiance et la douceur de ces soirées d’été d’une rare quiétude.
Il me tarde également de connaitre les réactions des Tunisiennes et Tunisiens quand à l’avancée démocratique de ces derniers mois et leurs espérances.
Merci pour ce petit mot Roland, un beau voyage qui se prépare…
Ils sont fatigués ! et ont hâte à l’été, à la plage et aux soirées eux aussi car c’est bien mérité !
Et en France on ce plein de l’exode rural… Là c’est une hécatombe!!! Plus que 2 familles, c’est peu.